Tous les articles par Laura Barker

Bibliographie et infos utiles

Les livres qui m’ont inspirés

Using Natural Finishes: Lime and Earth Based Plasters, Renders & Paints (Adam Weismann et Katy Bryce)

Bâtir en Terre : du grain de sable à l’architecture (Laetitia Fontaine et Romain Anger)

Building Green: A Complete How-to Guide to Alternative Building Methods (Clarke Snell et Callahan Tim)

Building with cob, a step by step guide (Adam Weismann et Katy Bryce)

Les chaux et les sables dans les enduits

Construire en terre-paille (Alain Marcom)

L’isolation thermique écologique (Samuel Courgey et Jean-Pierre Oliva)

Le petit traité sur la constructions des fours à pain (Sébastien D’Ornano) Disponible en PDF ici

La révolution d’un seul brin de paille (Masanobu Fukuoka)

Fours En Terre Crue – Manuel Pratique Illustre Pour Une Construction Autonome (Magnolini Andrea)

La Maison de Pays (René Fontaine)

Les associations et structures intéressantes

  • Noria et Compagnie : centre de formation (où j’ai suivi ma formation de maçonnerie en éco-construction) situé à Redon (44). Ce centre incroyable propose diverses formations autour de la terre crue et l’éco-construction, avec des intervenants professionnels exceptionnels

  • EEAM d’Albi : l’Ecole Européenne de l’Art et des Matières propose des formations longues et des modules courts de qualité (décor mural, décor de sol, maçon bâti ancien, maçon terre crue…)

  • Concordia : association nationale qui promeut les échanges interculturels, l’éducation populaire, la sauvegarde du patrimoine, et organise de supers chantiers participatifs chaque année

  • Opus : association qui organise des chantiers participatifs pour restaurer le patrimoine dans le Vaucluse

  • Twiza : ce « réseau d’entraide pour un habitat écologique » permet de recenser les chantiers participatifs d’éco-construction en France, et soit d’accueillir des bénévoles sur son projet ou alors proposer son aide en tant que bénévole

  • Méditerre : « Le réseau des professionnels de la terre crue en méditerranée ». Un site internet qui recense les acteurs de la terre crue dans les pays méditerranéens et les répertorie sur une carte

Autres médias

Badigeons et peinture

Peinture à la farine ou Peinture Suédoise

La peinture à la farine est une excellente peinture pour protéger et décorer le bois.

Elle est composée d’eau, de farine, de pigments naturels, d’huile de lin et de savon noir, donc 100% naturelle. On peut aussi y ajouter une petite quantité de sulfate de fer, pour aider à éloigner les mousses et lichens en extérieur.

La recette de la peinture à la farine

– Eau 8 L
– Farine 700 g
– Ocres ou terres colorantes 2 kg
– Sulfate de fer (en jardinerie) 200 g
– Huile de lin 1 L
– Savon noir liquide 10 cl
– Marmite, fouet, cuillère en bois

Pour 10 litres de peinture

1. Dans une grande cocotte, délayer 700 g de farine dans 1 litre d’eau puis ajouter encore 7 litres d’eau. Chauffer cette préparation à feu doux en la remuant pendant 15 minutes. Le mélange va se transformer en colle de farine.

2. Ajouter 2 kg de pigments, puis ajouter 200 g (ou 2 dl) de sulfate de fer. Laisser chauffer la préparation à nouveau 10 à 15 minutes. Remuer constamment avec un grand fouet pour bien incorporer le pigment et éviter que la peinture n’attache au fond de la cocotte.

3. Verser ensuite 1 litre d’huile de lin qui donnera du mordant et de la résistance à la finition. Cuire à nouveau à feu doux pendant 1 quart d’heure, tout en remuant. Ajouter 10 cl de savon noir, cela favorisera l’émulsion de la peinture.

4. Une fois refroidie, la peinture est prête. Rectifiez la consistance si besoin (normalement assez épaisse) avec un peu d’eau.

Rendement de la peinture suédoise = 3,2 m2/litre
Cela veut dire que avec 10 litres de peinture on peut peindre :
– 32 m2 en 1 couche,
– 16 m2 en deux couches,
– 8 m2 en trois couches

*recette issue du site espritcabane.com

Badigeons

Les badigeons de chaux ou de terre servent à embellir et protéger les surfaces. La chaux a aussi un pouvoir assainissant, et réfléchi beaucoup de lumière grâce aux cristaux qu’elle contient.

Vasques

Vasque en tadelakt

En mélangeant du chanvre, de la chaux et du sable, je crée des vasques (de toutes formes) que je recouvre ensuite de tadelakt. J’insère une bonde et hop, y’a plus qu’à la poser sur un joli meuble dans votre salle de bain !

Si vous voulez une vasque, n’hésitez pas à me contacter pour discuter des possibilités de formes et de couleurs 🙂 *il y a un délai de fabrication de 2 mois pour une vasque

Si vous voulez une vasque, n’hésitez pas à me contacter pour discuter des possibilités de formes et de couleurs 🙂 *il y a un délai de fabrication de 2 mois pour une vasque

Tuto Four à Bois

Petit accéléré d’un four très simple et efficace !

Un super ouvrage, « Construire en Terre Facilement », explique très bien le processus (c’est en partie comme ça que j’ai appris), et je vais aussi faire un petit résumé qui devrait vous aider à faire un four si vous avez quelques toutes petites bases sur la construction 🙂

1 : Le socle

Pour poser le four il faut un socle, le mieux étant de le maçonner (en pierre, briquettes, parpaings…)

On peut par exemple faire un socle en pierre sèche

Si on ne peut pas maconner alors on peut se poser sur une palette solide posée sur les parpaings ou grosses briques. On viendra combler les espaces entre les lattes avec d’autres petites lattes, pour avoir une surface sans vide.

2 : La base du four

a) L’isolation de la sole

Ingrédients :

-3 sceaux de barbotine (terre argileuse et eau en consistance de crème liquide epaisse)

-1/2 petite botte de paille

Préparer un mélange de terre argileuse et de paille, en mélangeant au pied sur une bâche : verser un sceau de barbotine sur la bâche, prendre une brassée de paille et jeter des poignées sur la terre pour la recouvrir finement. Remettre un sceau de barbotine, recouvrir de paille, etc…

Laisser « infuser » ce mélange sous une bâche pendant une nuit, pour que l’excédant d’eau ait le temps de partir, et que la paille s’assouplisse.

Prendre des poignées de mélange et les appliquer avec force sur le socle pour le recouvrir d’une couche d’environ 5cm, en essayant de finir avec une surface relativement plane.

b) Le lit de pose de la sole

Ingrédients :

-1 sceau de barbotine

-2 ou 3 sceaux de sable

-briques/tomettes épaisses de récupération (le nombre dépend de leur taille et de la surface de la sole, il faut environ 1m2 de surface maximum)

Mélanger la barbotine et le sable puis appliquer en une couche régulière d’environ 2 ou 3 cm d’épaisseur.

Utiliser une règle en aluminium ou un bâton bien droit pour mettre à peu près de niveau l’ensemble.

Positionner ses briques ou tomettes sur la sole, en les posant l’une contre l’autre sans joints. Une fois toutes positionnées, tapoter dessus pour les caler.

3. Le dome

a) La forme en sable

Il est maintenant temps de faire un dome en sable humide sur notre sole, qui servira de coffrage le temps de fabriquer le dome en terre. Il faudra deux ou trois brouettes de sable humide, de la même consistance que si on cherchait à faire un château de sable. Pour économiser un peu de sable on peut aussi mettre des objets légers et volumineux dedans, en veillant à ce qu’ils ne soient pas trop gros pour sortir par la porte d’entrée du four ! J’utilise souvent des pots de fleurs en plastique.

Au niveau de l’entrée du four on peut utiliser le sable humide pour créer l’entrée, comme un igloo.

Autrement on peut maçonner une petite arche en brique en s’aidant d’un coffrage en bois. La hauteur du dome en sable est déterminée par la hauteur de l’entrée du four. Une bonne moyenne pour l’entrée est autour de 26 cm de haut. Le dome doit faire 1,5 fois la hauteur de la porte, donc dans ce cas environ 40cm de haut. Prenez un bâton fin sur lequel vous marquez 40 cm et placer le au centre de la sole, au moment de commencer le dome. Le sable le fera tenir en place, et vous saurez ainsi où vous arrêter au niveau de la hauteur. Une fois le dome en sable terminé, retirer le bâton. La largeur de la porte dépend de la taille de vos plats, en général c’est entre 35 et 40cm de large.

Une fois l’arche faite, en sable humide ou maçonnée en briques, on peut recouvrir le dome de papier journal humide (facultatif mais aide au demoulage).

b) La couche d’inertie

Ingrédients :

-2 sceaux de barbotine

-environ 5 sceaux de sable

Mélanger la barbotine et le sable, avec assez d’eau pour obtenir une consistance pâte à modeler molle. Prendre des poignées de mélange et venir les appliquer à la base du dome en sable, en veillant à appuyer la matière vers le bas et non vers le dome, qui pourrait se déformer. L’épaisseur de la couche devrait être d’environ 4 ou 5cm, ça peut être plus pour un four avec plus d’inertie.

Tourner en rond autour du dome en sable jusqu’à arriver là où ou vous avez commencé, puis continuer en rajoutant du mélange par dessus ce que vous avez déjà posé. Et ce jusqu’à arriver tout en haut.

c) La couche isolante

Ingrédients :

-une petite botte de paille (vous n’utiliserez sûrement pas tout..)

-4 ou 5 sceaux de barbotine

Mélanger la barbotine avec la paille, idéalement à l’avance pour laisser reposer le mélange une demi journée ou une nuit. Le mélange doit être bien collant, assez humide mais pas dégoulinant. Il doit être relativement facile à prendre dans les mains pour former une torche.

Procéder de la même façon que pour la première couche, en mettant un peu plus de matière en épaisseur, 5 ou 6 cm minimum. Pour un four très bien isolé, augmenter les doses d’ingrédients et mettre une couche jusqu’à 12cm d’épais. Il peut être intéressant de mettre un peu plus d’épaisseur tout autour de l’entrée du four, si vous avez décidé de la mouler en sable, pour renforcer cet endroit sensible.

Vous pouvez finir en talochant un peu le four pour l’aplanir et faire rentrer les brins de paille, en prévision de la couche de finition.

4. Le démoulage

Au bout de quelques jours, s’il fait beau, votre four se sera déjà bien raffermi, dans quel cas vous allez pouvoir sortir le sable, étape importante pour le bon séchage du four. La couche de papier journal vous aidera à sentir quand vous arrivez à la paroi du four, parce que dans le noir du fond du four il peut être difficile de distinguer entre sable humide et terre humide…

5. La première chauffe

Après plusieurs semaines de séchage, en général au minimum 6, mais ça peut varier en fonction de la météo, il sera temps de faire la première chauffe du four. Pour cela il faut y aller doucement, faire un petit feu que l’on maintient 30 minutes à une heure. Puis une deuxième chauffe le lendemain par exemple, où on débute aussi doucement, avant de faire un bon feu pendant une heure, après quoi on pourra cuisiner notre premier plat !

6. Enduit de finition

Ingrédients :

-Terre argileuse

-Sable

-Fibre (paille de blé, paille de chanvre, poils, foin…)

Suite à la première vraie chauffe, le four se sera bien dilaté et notre enduit de finition risquera moins de fissurer (même si des fissures sont casi inévitables). Mouiller le four au moins 30 minutes en avance, plusieurs fois, pour que la terre s’imprègne bien d’eau.

Préparer l’enduit en mélangeant les ingrédients ensemble avec de l’eau : le ratio terre/sable/fibres dépendra vraiment du taux d’argile contenu dans la terre, pour ça il faudra faire des tests de mélanges avec plus ou moins d’argile et enduire un bout de mur ou du four, puis voir le résultat au séchage (beaucoup de fissures il faut sûrement ajouter du sable et/ou de la fibre, ou alors l’enduit etait trop humide ; un enduit qui s’effrite et il faut sûrement rajouter de la terre argileuse).

Appliquer l’enduit partout sur le four en une couche d’environ 1cm d’épaisseur. Vous pouvez mettre plusieurs couleurs, gratter des dessins, faire des impressions de végétaux…

Il est aussi tout à fait possible de sculpter le four, à l’étape de la couche de terre paille vous pouvez donner les formes que vous voulez au dôme !

Quelques exemples de fours sculptés magnifiques ! (pas construits par moi)

7. Le toit

Pour protéger le joli four que vous venez de construire, il est judicieux de faire un petit toit. Veillez à maintenir un espace suffisant entre la bouche du four, d’où sortira beaucoup de chaleur, et le toit au dessus. En général un espace de 0,80/1m est largement suffisant, tout dépend des matériaux utilisés pour faire le toit.

8. La cuisson !

Pour terminer, quelques petites astuces pour la cuisson, même si c’est surtout en faisant que l’on apprend à connaître son four.

Le meilleur bois à utiliser c’est celui qu’on a sous la main, mais quand on a le choix on va opter pour du bois bien sec, en petites sections (comme un liteau) et quelques bûchettes un peu plus épaisses. Le chêne et l’acacia procurent beaucoup de chaleur, les résineux brûlent vite, un mélange est pas mal.

a) Les pizzas 🍕

Pour les pizzas on recherche une chaleur vive, on va donc garder du feu dans le four pendant la cuisson. En général j’allume mon four 1h ou 1h30 avant le début de ma cuisson, faisant monter doucement la température la première demi heure, puis bien carburer à la fin, puis je décalle mes bûchettes encore flambantes sur un côté du four. Avec une balayette en branches de romarin, on un chiffon mouillé enroulé au bout d’un bâton, je nettoie ma sole du côté libre, et c’est là que je viendrai déposer ma pizza. Attention, en 2 minutes c’est cuit ! Après 7 ou 8 pizzas la sole commencera peut être à se refroidir, il est temps de basculer le feu de l’autre côté et de nettoyer le côté bien chaud pour la suite des pizzas.

b) Le pain 🍞

Le moment idéal pour cuire le pain c’est après une session de pizzas, pour profiter de la chaleur présente. Autrement il faut bien chauffer son four une ou deux heures à l’avance, puis sortir toutes les braises et nettoyer rapidement la sole avant d’enfourner. Au départ, un thermomètre de four pourrait vous être utile, le temps de connaître votre four. En général on enfourne le pain à 250°C puis la température baisse doucement le temps de la cuisson.

c) Les gateaux, gratins, légumes, et autres plats 🥮

Comme pour le pain, on fait chauffer doucement le four avant de bien le charger, pendant environ 1h ou 1h30, on vide les braises et on peut s’aider d’un thermomètre quand on cuisine des plats à la cuisson précise (patisseries..)

Les légumes mis entiers au four (courges, betteraves..) en cuisson lente (par exemple après le pain et pour toute la nuit) sont délicieux !

Tous les fours sont uniques, à vous de créer celui qui vous ressemble et avec lequel vous allez vous régaler 🙂

Fours à bois

On sait à quel point le goût d’une bonne pizza ou d’un bon pain est déééélicieux quand ceux-ci sortent d’un four à bois. Il fût un temps où tout était cuit comme ça, mais le progrès et notre mode de vie plus individualiste (dans le sens que chacun est autonome dans sa propre maison) nous ont poussé à délaisser les anciens fours à bois.

Aujourd’hui, pour des raisons pratiques, on propose des plus petits fours, en terre crue, qui permettent de cuisiner du pain, des pizzas, des clafoutis (tout ce que l’on veut en fait), en consommant moins de bois que ce qu’il faudrait pour chauffer un grand four ancien, qui servait souvent à plusieurs familles en même temps.

Ces fours, grâce à l’inertie de la terre crue, stockent la chaleur du feu et la restituent une fois les braises sorties. Et on peut le décorer de mille et une façons ! 🙂

Si tu veux apprendre comment faire un four, va sur la page Tuto Four à Bois !

Restauration de fours anciens

Briques et Adobes

Briques cuites

Barrons de récupération hourdés à la chaux

Les briques cuites (ou « barrons ») font partie du patrimoine landais, normand, toulousain…. et on en retrouve dans toute la France, notamment dans les fours à pain. Ces belles briques anciennes ont été façonnées à la main dans des moules, à partir de la terre crue sur place, puis cuites dans des fours à grandes cheminées avant d’être emmenées là où elles allaient servir. Chaque brique contient la valeur de tout ce travail, et mérite à mes yeux à ce qu’on l’utilise, la protège et la mette en valeur jusqu’à son dernier souffle !

La cousine du barron, la tomette !

Mur en briquettes de parement, en terre cuite.

Adobes (briques de terre crue)

Les adobes sont faites d’un mélange de terre crue et parfois de fibres, moulées à la main dans de petits moules en bois, puis elles sèchent à l’air libre plusieurs semaines. C’est donc une brique tout à fait naturelle et écologique, réutilisable à l’infini et à forte intensité sociale (faut du monde !)

Elle sert pour monter des cloisons, remplir des pans de murs, et même pour faire des murs porteurs.

Elle est particulièrement adaptée aux cloisons intérieures de maisons bien isolées, puisqu’elle apporte l’inertie nécessaire pour avoir un bon confort thermique.

Maçonnerie pierre

Pierre Sèche

La pierre sèche accueille toute sorte de faune et de flore

La technique de la pierre sèche repose entièrement sur le bon placement des pierres dans le mur, avec aucun mortier pour aider à les tenir en places. Cette technique est sûrement apparue au même moment que l’agriculture, quand les paysans ont commencé à labourer les champs et y ont trouvé des pierres qui les gênaient. Ils les ont donc empilé le long des champs, créant ainsi de petits murets, qui abritent d’ailleurs toute sorte de faune et de flore. Dans les régions très escarpées, les murs en pierre sèche ont permis de créer des terrasses pour les cultures. Grâce à l’absence de mortier, les murs de soutènement (retenant la terre derrière eux) laissent passer l’eau et ne subissent donc pas trop la poussée très forte qu’exerce la terre saturée d’eau sur le mur. Cette technique a aussi servi pour construire des bâtiments, le plus souvent agricoles.

La pierre sèche ne demande ni outils sophistiqués, ni chaux, ni sable, seulement le savoir faire acquis par nos ancêtres… C’est pas génial ? 🙂

Pierre hourdée

Mur maçonné à la chaux avec des bénévoles de Concordia

Les murs hourdés à la chaux et, très souvent, à la terre crue, ont permis de bâtir une grande partie du patrimoine français. Les maisons d’habitations étaient le plus souvent maçonnées au mortier (de chaux ou terre), ce qui les rendaient plus étanches à l’air et permettait de monter plusieurs étages.

Tadelakt

Tadelakt

De l’arabe دلك masser, frotter, polir, aplanir, le tadelakt est un enduit traditionnel de Marrakesh dont on retrouve encore des morceaux vieux d’au moins 1000 ans.

Un mélange de chaux et souvent de pigments naturels, cet enduit ancestral servait de revêtement pour les murs des hammams, des bassins, et de certaines façades de bâtiments importants.

C’est un enduit qui est imperméable aux gouttes d’eau, mais laisse passer la vapeur, et respecte donc les matériaux perspirants dont sont faits tous les bâtiments anciens.

Enduits chaux

Impression de fougère sur enduit chaux en pâte

Tout comme les enduits de terre crue, les enduits à la chaux peuvent assurer de multiples fonctions : décorer, protéger, apporter une correction thermique… A la différence qu’ils peuvent être mis en oeuvre dans des endroits plus exposés puisque la chaux résiste beaucoup plus aux ruissellements d’eau, mais tout en laissant respirer les murs qu’elle recouvre.

Là où les murs ne sont pas exposés à des intempéries trop fortes, ou s’ils sont faits de pierres très dures, on peut envisager de seulement rejointoyer au lieu d’enduire entièrement.

Enduits

Enduit chaux avec sgraffito

Un enduit c’est un mélange d’agrégats (sables, fibres…) et de liant (terre crue, chaux) mélangés et appliqués par couches allant de quelques mm à plusieurs cm d’épaisseur. Il peut jouer plusieurs rôles : décorer, apporter une correction thermique, égaliser une surface, protéger un mur. Il y a autant de recettes d’enduits qu’il y a de différents sables, terres, fibres !

Enduits terre crue

Enduit terre avec impressions végétales

Les enduits de terre crue ont tellement de qualités que j’aime les mettre en oeuvre dans toutes les situations le permettant.

Tout d’abord, la terre crue est présente abondamment presque partout en France, et aussi dans le monde entier (un tiers de la population mondiale vivrait encore dans des bâtiments en terre crue !), et elle ne coûte donc rien à produire.

Elle est réutilisable à l’infini puisqu’elle ne fait pas une prise « chimique » : en la remouillant on peut lui redonner son état plastique et elle peut être remodelée comme on le souhaite.

Elle a un fort pouvoir de régulateur d’humidité : elle stocke l’excès d’humidité dans l’air et le relâche petit à petit.

Elle a beaucoup d’inertie, ce qui permet de réguler les variations de températures de l’air (notamment l’été, où elle stocke la fraîcheur de la nuit et la restitue le jour)

Elle est facile à travailler et inoffensive pour la peau (on a même souvent les mains douces après une journée de travail avec la terre crue, à condition de les hydrater un peu le soir).

Elle est belle !

Techniques décoratives

Enduits de terres colorées

Chantier participatif avec des Scouts, enduit terre-sable-filasse sur support en briques de chaux-chanvre

Terre-paille allégé

J’aime considérer le terre-paille allégé comme le descendant moderne du torchis. Fait avec les mêmes matériaux mais en différentes proportions, le terre-paille allégé offre une isolation bien supérieure à celle du torchis (mais moindre que celle des bottes de paille). Il a vraiment sa place dans les projets de restauration, là où des montants en bois déjà présents rendraient compliqué le remplissage en bottes de paille. Le terre-paille, lui, vient remplir et épouser facilement les éléments déjà présents. En outre il offre un excellent confort d’été, grâce à l’inertie qu’apporte la terre, et un bon confort l’hiver, notamment grâce à son effet de « paroi chaude ».

Petite vidéo démonstrative : Projet de rénovation de grange terre-paille

Le mélange et la mise en oeuvre sont plutôt simples et se prêtent bien aux chantiers participatifs, à condition d’être bien guidé par quelqu’un d’expérimenté.

Torchis

Le torchis est très présent dans les Landes, mais aussi dans beaucoup d’autres régions, où il servait souvent pour faire les cloisons. Sur un mur en torchis abîmé, les parties en terre et paille qui ne tiennent plus peuvent être remouillées et réutilisées pour refaire le torchis, à l’infini !

Sur des murs anciens en torchis, on retrouve parfois des traces de doigts, les empreintes de nos ancêtres bâtisseurs.